Alexandra De Assunçao illustratrice

Interview de Alexandra De Assunçao, illustratrice

C’est Alexandra De Assunçao qui a réalisé l’illustration de la couverture du second volume de Soror. J’ai tout de suite été séduite par son style abstrait alliant à la fois minimalisme et poésie.  Travaillant souvent autour d’une figure féminine solaire, puissante et plurielle, aimant varier les collaborations, Alexandra a accepté avec enthousiasme de participer au projet. Un immense merci à elle !

Comment le dessin a fait irruption dans ta vie ?
C’est mon père qui m’a initié au dessin. Plus jeune, j’aimais regarder ses peintures de bords de mer et ses bateaux bretons. J’ai donc commencé à prendre quelques cours de dessin mais je n’étais pas vraiment douée pour représenter la réalité, la vraie vie. Petit à petit, je me suis intéressée aux courants contemporains artistiques et j’ai découvert la peinture abstraite. J’ai commencé à trouver mon style et je me suis lancée. 

Comment définirais-tu ton style en quelques mots ?
Il se veut épuré, sensible, poétique, mais aussi fort. Je souhaite proposer une double lecture entre réalité et abstraction.

Comment travailles-tu sur tes illustrations ?
J’ai un process de travail très intuitif. J’ai peu de routine technique car j’aime me laisser porter et être surprise. J’ai cependant un rituel concernant mes choix de couleurs : après avoir trouvé mon idée, mon sujet, je fais des petits croquis rapides avec des zones définies dans lesquelles je viens noter mes couleurs en amont. Les palettes colorimétriques sont importantes dans mon travail, elles donnent le ton et renforcent l’ambiance de l’illustration. Puis, vient ma phase préférée où je commence à créer, dessiner, agencer des formes. Je fais beaucoup de tests car je suis souvent insatisfaite ou indécise. Le minimalisme de mes illustrations m’oblige à régler le moindre détail, à trouver la teinte juste.

Où puises-tu l’inspiration ?
Cela dépend. Je peux être inspirée par un(e) passant(e) dans la rue, un morceau de papier coloré, une discussion avec mes amis, une musique… J’ai du mal à définir d’où vient mon inspiration. Je crois qu’elle est un peu « indisciplinée » et s’impose à moi, même dans les moments où je ne dessine pas. 

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
2019 a commencé avec de belles collaborations. J’ai eu le plaisir de travailler avec la marque de chaussures Minelli sur un projet qui célébrait l’amour. Je travaille également sur des collaborations à venir, avec la jolie marque de cactus Saguaro ou encore la marque engagée de foulards Braveryco, qui reverse des dons pour la recherche contre le cancer. En ce moment, je travaille avec excitation sur mon premier solo show à la galerie parisienne Sergeant Paper. J’ai choisi de rendre un hommage créatif aux femmes, aux muses de tous les temps et de mettre ainsi la beauté féminine en valeur, sous toutes ses formes. Rendez-vous le 4 avril pour le vernissage afin de découvrir ma vision des femmes !

Peux-tu nous parler de la couverture de Soror?
C’est avec une grande joie que j’ai travaillé sur la couverture de Soror, notamment pour les valeurs que véhicule cette revue. Après avoir échangé avec Vanina, j’ai voulu représenter la diversité, la force et l’entraide. Pour moi, la beauté féminine c’est cela : être entrepreneuse, courageuse, déterminée, curieuse et à l’écoute de l’autre. Ce visuel tente donc de représenter les neuf femmes battante, les histoires singulières qui composent ce second volume. C’était important de lier visuellement les corps, de créer des superpositions, des doubles lectures pour instaurer un lien entre toutes. 

Quelles sont tes prochaines envies ?
J’aimerais beaucoup travailler sur un projet d’illustration dans le milieu de l’édition jeunesse ; s’adresser à un public jeune est un véritable challenge. Et mon objectif principal est de continuer les collaborations artistiques, de multiplier les rencontres et d’évoluer dans mon style d’illustration. J’espère que cette nouvelle année continuera comme elle a débuté : des projets inspirants et toujours plus de curiosité !

En découvrir encore plus sur le travail d’Alexandra sur son site.

(c) Julien Capelle

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