notes avec rayon du soleil, café et lunettes

Le choix du mook, ce truc bizarre que personne ne connaît

Première étape lorsqu’on lance un projet : que tout le monde percute immédiatement le concept. Alors, avec ce néologisme étrange, format incasable, né de la contraction de magazine et livre en anglais (book of course), c’est pas gagné. Il est temps de profiter de ce article pour s’appesantir un tantinet.

Mook, peux-tu te présenter 
Non le mook n’est pas seulement un objet branché. Certes, c’est avant tout une jolie revue. De celle qu’on a envie de conserver dans sa bibliothèque – voire sur sa table basse – plutôt que de l’envoyer, à peine feuilletée, dans la poubelle de recyclage. Le mook, c’est donc un sacré pied de nez aux smartphones, tablettes et autres écrans qui menacent de contaminer le monde de myopie aigüe. Avec lui, le papier fait de la résistance. Et c’est plutôt bien, non ?
Ensuite le mook est une parution qui se fiche éperdument des saisons et qui obéit à son propre calendrier. On soigne les photos, la maquette, on se creuse la tête sur le choix de la police, on prend le temps des rencontres, on bichonne l’impression… Résultat, on privilégie les articles grands formats, les portraits, les enquêtes, les entretiens… On fait un truc un peu dingue mais qui fait du bien à tout le monde : on prend le temps.
Enfin, un mook est forcément imprimé en série limitée puisqu’il s’agit d’auto-édition. Là encore, on abandonne l’idée de le trouver en tête de gondole à la Fnac, on le cherche plutôt dans des librairies indépendantes, dans des concept-stores ou sur Internet.

Mook, pourquoi je t’ai choisi 
Bien plus que son nom vous l’aurez compris, le principe du mook s’est imposé à moi comme une évidence. J’avais une idée très précise du rendu final souhaité et gérer la ligne éditoriale, la sélection des portraits, la mise en forme et les canaux de diffusion, est très important à mes yeux. Avec Soror, j’ai envie de conserver ma liberté de création et d’être entièrement autonome. L’auto-édition permet cela. J’ai aussi envie de ne pas contraindre la parole de mes interviewées. Combien de fois je me suis retrouvée à rogner – voire appauvrir, des propos passionnants, calibrage et maquette oblige. Chez Soror, la parole s’épand et s’épanche et se répand : chaque rencontre prendra ses aises et sera retranscrite sur une dizaine de pages.

Qu’on l’appelle magazine, revue, livre, mook peu importe en définitive. L’idée est de se savourer et de (re)nouer avec le plaisir de la lecture et de la découverte de l’autre. Prendre le temps de plonger dans les histoires de chaque personne, les laisser de côté, y penser, y goûter de nouveau. A Soror de répondre à cette nouvelle expérience de lecture. Challenge accepté !

Laisser un commentaire