Virginie Lorillou The Cheerletter, lettering, lettrage, portrait de femme

Portrait de Virginie Lorillou, fondatrice de The Cheerletter et du réseau Ladyboss

Virginie Lorillou ladyboss, the cheerletter
(c) Aude Lemaître

Virginie ne fait rien comme tout le monde. Mais cela lui réussit plutôt bien. A 33 ans, elle a trouvé les clés de son accomplissement en se spécialisant dans le lettering – l’art de dessiner des lettres – en travaillant autour de l’identité visuelle de clients variés et en s’improvisant fondatrice d’un réseau féminin à Lyon. Et même si la jeune femme place en tête de liste de ses objectifs « d’apprendre à dire non » pour conserver cet équilibre, inévitablement fragile, d’entrepreneuse slasheuse, elle considère qu’elle n’a jamais été aussi épanouie. « Ce qui me plaît c’est créer quelque chose, rencontrer du monde, être contente de moi et satisfaire mes clients ».

Petite elle s’enthousiasme pour l’Histoire de l’art et se prédestine à une carrière de conservatrice de musée… finalement trop poussiéreux à ses yeux. C’est au hasard d’un salon étudiant qu’elle découvre le métier de graphiste. « A l’époque c’était peu connu comme formation et pour moi cela signifiait faire des pochettes de CD » s’amuse-t-elle. Elle suit un BTS communication visuelle à Montpellier avant d’atterrir à Lyon à 21 ans poussée par « l’envie de changer de ville. » Elle fait ses armes dans une agence de communication mais la découverte du métier est plutôt amère ; voire déprimante. « J’ai fui quand on m’a proposé un CDI. C’était la peur de l’engagement dans une voie qui me semblait beaucoup moins créative que ce que l’on m’avait enseigné durant mes études. Alors je suis partie 3 mois à Londres pour une formation web. »

De retour à Lyon, après une nouvelle expérience dans une agence média, Virginie se retrouve au chômage, confrontée à une nouvelle réalité : celle du monde du travail dans un domaine saturé. « Je galérais pour la première fois car je n’étais ni junior ni senior. Et puis je n’étais pas bonne en entretien d’embauche ! » Au bout d’un an, la jeune femme sent sa confiance en elle s’amoindrir. Prête à arrêter le graphisme, elle veut un job coûte que coûte et devient hôtesse puis serveuse.« J’avais besoin de casser ma routine. Et puis j’avais enfin une réponse à donner aux gens qui me demandaient si j’avais trouvé un boulot. » Même si Virginie tire du positif de ces expériences professionnelles qui lui apprennent « à être moins timide et à aller vers les autres », elle finit par prendre conscience qu’elles représentent une nouvelle forme de fuite et ne résolvent pas tout. « J’ai décidé de reprendre des études avec un Bachelor communication et j’ai décroché un poste en alternance dans une agence d’architecture. Mais là encore, c’était décevant et cela ne me convenait pas » se remémore-t-elle.

 J’ai fui quand on m’a proposé un CDI. C’était la peur de l’engagement dans une voie qui me semblait beaucoup moins créative que ce que l’on m’avait enseigné durant mes études.

A tout juste 30 ans, un brusque événement « remet tout en perspective ». Et Virginie d’expliquer : « J’ai eu un accident, j’ai failli rester handicapée. Pour moi, ce n’était pas un hasard. Ça a été le début de ma deuxième vie. Rétrospectivement, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. » La jeune trentenaire a un déclic et décide de se mettre à son compte en tant que graphiste freelance. « Depuis 4 ans, je faisais du lettering chez moi, pour mon plaisir. Ce mélange de typographie et d’illustration que j’avais découvert par hasard sur Internet et qui était tendance aux Etats-Unis me passionnait. Cela émergeait tout juste en France et j’ai donc décidé de me spécialiser là-dedans et de fonder The Cheerletter. »

Vitrine lettering Lyon Virginie Lorillou
Vitrine réalisée par Virginie pour la boutique Poussière des rues

Si la jeune femme a désormais un objectif, tout reste à faire. « Il fallait que j’accepte de montrer mon travail et que je me constitue un réseau. » Par où commencer quand on est réservée et que l’on ne sait pas se vendre ? Courageusement, pour recueillir des expériences, la jeune femme va toquer à la porte de jeunes entrepreneuses lyonnaises et les interroge. « Chaque lundi, je publiais une interview sur mon blog de graphiste. Cela me permettait d’échanger tout en me faisant connaître. Au bout de 4 mois, j’ai eu envie de rassembler toutes ces femmes inspirantes lors d’une soirée. C’était en juin 2017. Rien n’était prémédité mais cela a tellement fonctionné qu’en septembre 2017 le réseau Ladyboss a été officiellement lancé. »

Désormais Ladyboss vient de souffler sa première bougie accueillant de plus en plus d’adeptes à travers des événements qui se suivent sans se ressembler. Breakfast Club, LadyBoost, Workshop et soirées ponctuent chaque mois. Et pour la suite ?« J’adorerais que Ladyboss continue à grandir et pourquoi pas qu’un lieu d’échanges et de rencontres puisse voir le jour. »

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Laisser un commentaire